Lille fait depuis longtemps partie des pôles technologiques majeurs en Europe. La ville s’est toujours distinguée par la rapidité avec laquelle ses habitants adoptent les nouvelles technologies. Et ce, aussi bien dans la vie professionnelle que dans les habitudes du quotidien.
En 2026, cette dynamique ira encore plus loin. Du 31 mars au 2 avril, Lille accueillera la toute première European Cyber Cup. L’événement se tiendra au Grand Palais et réunira 140 spécialistes en cybersécurité venus de toute l’Europe. La ville confirmera ainsi son rôle central dans l’écosystème cyber européen.
Sept épreuves pour tester les meilleurs
La compétition s’étale sur trois jours bien remplis, où chaque équipe choisit les épreuves sur lesquelles elle souhaite s’aligner. À chaque défi réussi, des points sont attribués, et le total final détermine le classement général.
CTF
CTF reste un pilier dans ce type de tournoi. Cette version a été repensée pour tester une grande variété de compétences techniques. Les participants devront décrypter des mots de passe, analyser des logiciels douteux, repérer et corriger des failles web. Ce mode de jeu favorise à la fois la rigueur, l’intuition et la rapidité d’analyse.
OSINT
La partie OSINT repose sur une mise en situation fictive mais crédible : une attaque de ransomware qui aurait des ramifications internationales. Les concurrents doivent répondre à une série de 20 à 30 questions. C’est une épreuve de patience, de stratégie et de rigueur dans la vérification des faits.
Forensic
Conçue en partenariat avec les étudiants de l’EPITA, cette épreuve simule une enquête post-attaque. Les équipes doivent reconstituer les événements à partir de fragments d’indices numériques. Comme des fichiers supprimés, des malwares dissimulés, des journaux d’activité incomplets ou des règles de pare-feu modifiées. Chaque détail compte, car l’objectif est de comprendre comment l’intrusion a eu lieu, minute par minute.
IoT
Les équipes se voient remettre des appareils physiques (caméras, capteurs, serrures intelligentes) et doivent interagir directement avec le matériel. L'objectif est de reprogrammer ou de réutiliser ces objets pour résoudre une série d'énigmes techniques. L’exercice demande à la fois une bonne compréhension des systèmes embarqués et une certaine créativité pour contourner les protections matérielles.
Récupération de données
Cette épreuve met les concurrents face à des cas de perte de données volontairement complexes. Il peut s’agir de fichiers écrasés, de disques durs physiquement endommagés ou de sauvegardes chiffrées sans mot de passe. Les outils classiques ne suffisent pas. Dans certains cas, il faut aller jusqu’à démonter un disque dur pour accéder aux rares secteurs encore lisibles. Le but est simple : récupérer un maximum d’éléments exploitables, comme le ferait une cellule d’intervention après une cyberattaque ciblée.
Battle Royale
Ici, le format change radicalement. Les équipes s’affrontent dans une série de mini-défis, avec une règle stricte. À chaque étape, la moins performante est éliminée. Ce rythme rapide pousse les participants à rester concentrés en permanence, car la moindre erreur peut coûter la place. Les trois équipes restantes montent ensuite sur scène pour une finale en direct.
Active Directory
Cette simulation reproduit un environnement d’entreprise fictif : Vandermore Research. Les participants doivent progresser à l’intérieur du système Active Directory, comme le ferait un attaquant discret. L’épreuve est sans pitié : une seule alerte déclenchée, et la mission échoue. C’est un test complet, souvent utilisé pour différencier les bons techniciens des vrais stratèges.
Pourquoi la cybersécurité nous concerne tous
Derrière la compétition et les projecteurs, l’enjeu reste très concret. Chaque jour, des entreprises, collectivités ou hôpitaux français sont visés par des attaques informatiques.
Un simple e-mail piégé peut bloquer un service entier ou faire perdre des données critiques. C’est d’autant plus crucial pour les secteurs où la sécurité des données est vitale, comme les plateformes de jeux en ligne. Pour les opérateurs, garantir un environnement sécurisé où les utilisateurs peuvent jouer à des casino games sans risque de piratage ou de fuite d’informations personnelles est devenu un impératif. Ces entreprises accordent donc une grande importance aux compétences testées lors de ce genre de compétitions. La European Cyber Cup ne se limite donc pas à un show. C’est une démonstration grandeur nature des méthodes réelles utilisées sur le terrain.
Les participants reproduisent des scénarios d’intrusion ou de défense, pendant que le public observe en direct les mécanismes d’une attaque. Cela permet de mieux comprendre l’importance de gestes simples : utiliser un mot de passe complexe, activer la double authentification ou mettre à jour ses logiciels à temps.
L’événement attire aussi de nombreux recruteurs. Les grandes banques, les forces armées et les administrations publiques sont en quête de talents capables de protéger leurs systèmes. Un bon résultat à la Cyber Cup peut ouvrir des portes vers des carrières bien rémunérées et des missions à haute responsabilité.
Lille, un terrain idéal pour le cyber européen
Le choix du Grand Palais ne doit rien au hasard. L’infrastructure de Lille est prête à accueillir un événement d’envergure internationale : hôtels, tramways, gares et aéroports sont reliés en quelques minutes.
Tout cela renforce la position de Lille comme pôle d’innovation à la fois accessible et ambitieux. L’événement ne sera pas seulement une compétition, mais un moment de convergence entre la recherche, l’industrie et la formation.
Trois jours qui compteront vraiment
Du 31 mars au 2 avril 2026, Lille accueillera un événement hors norme. Pendant trois jours, les meilleures équipes européennes vont enchaîner les épreuves techniques, les démonstrations publiques et les rencontres professionnelles.
Le dernier jour, un nom sera gravé en haut du classement, avec à la clé un trophée, 10 000 euros, et surtout, un vrai respect dans le milieu cyber.
Du côté public, chacun pourra repartir avec quelque chose de concret. Comprendre comment fonctionnent les attaques, découvrir les réflexes à adopter, poser des questions aux experts. Ce sera un vrai temps fort pour apprendre, observer, et pourquoi pas se projeter dans un futur métier.

